mardi 14 octobre 2014

La profondeur

Kafka voulait s'enfermer à la cave écrire ; Virginia Woolf une pièce à elle. Aujourd'hui, un écrivain voudrait peut-être tout simplement ne pas avoir à s'exhiber continuellement pour faire connaitre son oeuvre. Et retrouver le silence, réseaux sociaux fermés. 
Je disais qu'une mère de famille a tout juste le temps de cliquer "J'aime" sur Facebook avant d'être sollicitée par un de ses petits ou autres tâches liées. 
Et un écrivain a-t-il l'obligation de cliquer "J'aime" sur Facebook aujourd'hui ?
L'absence d'interruption. L'interruption, ce mal des cadres en open space, des mères de famille, des artistes. De cet enfant pris dans sa construction en legos qui se fait hurler dessus : dépêche-toi, tu vas être en retard à l'école ! 
Il y a de belles interruptions bien sûr. Celles qui relancent l'inspiration ; celles qui reposent. 

La concentration, la lecture d'un long livre exigeant, la lenteur, le silence, la profondeur. J'ai comme l'impression d'un manque de tout cela dans la société d'aujourd'hui.