mercredi 22 octobre 2014

Une couche avec un koala ou une vache dessus ?

Un auteur, cela a un blog digne de ce nom, avec de superbes citations, critiques ou récits de voyages. Eh bien moi, je vous ai expliqué que je ne pouvais pas faire cela. Un auteur cela doit raconter sa vie aussi alors c'est parti ! Entrez, vous pouvez garder vos chaussures, entre les traces de régurgitation nettoyées à la va-vite et le petit pois écrasé oublié sous la table, votre poussière est tout à fait acceptée.
Cet article, je l'ai laissé vide longtemps : mon nourrisson avait fait caca dans sa couche, mais aussi sur son body (il n'y a pas un joli mot français au fait pour ce type de vêtements ?) et sur le transat où je l'avais posé le temps d'écrire.

Ici, c'est l'imagination essorée à 90°, il reste encore des taches. J'ai entendu le prénom « Jeanne » et pensé à la poupée de ma fille.  Puis je me suis demandée si je rinçais le pot ou si j'attendais le prochain pipi.
Et bien sûr, mes paroles sont très littéraires : 
- Tu veux la couche avec des kolas ou celle avec des vaches dessus ?
- Attends, il finit de téter et après je t'aide à t'essuyer...
Et mes pensées suivent :
- Je le change tout de suite ou j'attends le bain ?
- Oh non, pourquoi elle veut faire caca au moment de la sieste ?
Alors Modiano et son Nobel n'a pas vraiment fait l'objet de mes considérations, quant à divertir mes potentiels lecteurs, je suis déjà fière quand j'ai fait rire mes propres enfants...
Et entre deux couches, parce qu'il faut bien les payer, les considérations professionnelles, financières et imposables viennent titiller les quelques neurones qui n'ont pas été ramollis par les lavages.
C'est alors que je me dis, mais pourquoi les gens qui finalement sont loin d'être rares à avoir des journées de ce type liraient-ils mon roman ? Parce que la littérature, ça change les idées, ça ouvre des fenêtres. Et quand les enfants sont couchés, je trouve quelques minutes pour lire un peu les romans des autres.




mardi 14 octobre 2014

La profondeur

Kafka voulait s'enfermer à la cave écrire ; Virginia Woolf une pièce à elle. Aujourd'hui, un écrivain voudrait peut-être tout simplement ne pas avoir à s'exhiber continuellement pour faire connaitre son oeuvre. Et retrouver le silence, réseaux sociaux fermés. 
Je disais qu'une mère de famille a tout juste le temps de cliquer "J'aime" sur Facebook avant d'être sollicitée par un de ses petits ou autres tâches liées. 
Et un écrivain a-t-il l'obligation de cliquer "J'aime" sur Facebook aujourd'hui ?
L'absence d'interruption. L'interruption, ce mal des cadres en open space, des mères de famille, des artistes. De cet enfant pris dans sa construction en legos qui se fait hurler dessus : dépêche-toi, tu vas être en retard à l'école ! 
Il y a de belles interruptions bien sûr. Celles qui relancent l'inspiration ; celles qui reposent. 

La concentration, la lecture d'un long livre exigeant, la lenteur, le silence, la profondeur. J'ai comme l'impression d'un manque de tout cela dans la société d'aujourd'hui.





samedi 4 octobre 2014

Quand on est auteur, il faut tenir un blog ?

Quand on est écrivain, il faut tenir un blog. Cette tournure impersonnelle "il faut", je l'ai toujours honnie ou remise en question. Les "Il faut" et les "c'est comme ça" sont des formules que j'essaie de ne pas utiliser, même si un "il faut mettre tes chaussures" doit m'échapper parfois...
Donc il faut tenir un blog. Pourquoi donc ? Pour se faire connaitre. Pour être référencé. Parce qu'un auteur aime écrire encore et encore et il est invraisemblable qu'il ne tienne pas de blog. Parce que les journaux intimes, cela ne se fait plus, c'est le blog qui le remplace (et donc le caractère privé se perd...) Parce qu'un auteur, cela a toujours tellement à écrire : sur ses livres, sur ceux des autres, sur sa vie, sur la vie.
Mais...Tenir un blog, je n'y parviens pas. D'abord parce que mon temps libre est compté et imprévisible : mes deux petiots de 3 mois et 3 ans peuvent me laisser la soirée ou pas. Ensuite, parce que l'écriture pour moi est d'abord celle d'invention.
Pourtant, je ne souhaite pas garder ce que j'écris dans mon ordinateur, et j'ai parfois quelque chose à écrire.... Donc je pense que ce blog sera actualisé de façon un peu anarchique et que je vais souvent y publier des extraits du roman en cours que j'écris ou du précédents, des nouvelles et plus rarement des billets.
Donc prochainement, le début de "Coloriage". Une cinquantaine de pages déjà écrites au brouillon. Je réfléchis à publier par épisodes le premier jet, des extraits ou autres.

Et vous lisez-vous des romans par épisodes sur la toile ? Qu'en pensez-vous ? Lisez-vous des blogs d'auteurs ?

mardi 9 septembre 2014

Etre lu à perte ? Ou être édité sans être lu ?

Il arrive un moment où accumuler ses romans dans un coffre en bois devient grotesque. La plupart des Français auraient un manuscrit au fond d'un tiroir, parait-il, mais j'en ai plus d'un, je n'aurais pas la place : j'écris depuis plus de vingt ans, et j'ai finalisé mon premier manuscrit à l'âge de treize ans.

L'esprit aventureux, appréciant l'innovation et la technologie, je tente une expérience : la publication de mon dernier roman par financement participatif. Voici le concept en quelques mots pour ceux qui n'auraient pas suivi : un extrait du manuscrit est disponible en ligne, les internautes investissent si cela les intéresse pour voir ensuite le bouquin publié par une maison d'édition. Ici, il s'agit d'abord de parvenir à le publier par ebook. L'idée me séduisait : j'allais être lue !
J'ai donc envoyé mon manuscrit et je me suis lancée dans la campagne de financement avec enthousiame et avouons-le, une certaine naïveté.
J'ai vite déchanté, le site draînait très peu de lecteurs et d'investisseurs, personne ne faisait de retours sur le début de mon roman. Je suis quand même parvenue à atteindre le montant exigé pour financer la publication. Mais j'avais alors réalisé que le travail de promotion ne faisait pas (plus ?) partie des missions que s'est donné mon éditeur.
Donc comme beaucoup d'auteurs, je dois me débrouiller seule pour faire connaître mon bouquin sans pour autant avoir la liberté de le faire comme je le souhaite.
Je me dis alors : à quoi cela sert donc d'avoir un éditeur ? Un correcteur voire même deux ou trois pour un manuscrit impeccable, je suis d'accord, un graphiste pour la couverture, la mise en page, tout à fait, mais ensuite ? Un auteur peut mettre ses romans en vente sur Internet tout seul.

L'autoédition est pourtant très mal considérée. Les gens et particulièrement les journalistes et les libraires voient dans l'autoédition le signe d'un manuscrit refusé et donc « logiquement » mauvais. Car lorsque le bouquin est génial, il y aurait forcément une belle grande maison parisienne avec pignon sur rue pour être capable de l'identifier, non ? Ou alors une petite sympathique qui fait dans la nouveauté. Que dire ? Que les grandes croulent sous les manuscrits, avec des stagiaires qui notent à la chaîne ? Que les petites n'osent pas toujours, ont leur genre bien à elles ?
Que mon manuscrit est logiquement mauvais ? Il est perfectible, il sera parfaitement ennuyeux pour certains, mais c'est le cas de nombreux romans. Je lisais dernièrement à la suite une dizaine de critiques sur Freedom de Franzen, des lecteurs ont abandonné au bout de cent pages et d'autres ont été conquis.

Bien sûr, il reste la question de l'argent. En auto-éditant, tous les frais sont pour votre poche mais vous les maitrisez, vous pouvez imprimer à la demande et récupérer votre mise de départ. En passant par une maison d'édition, vous ne prenez aucun risque financier mais vous recevrez environ 10% du montant de chaque livre. A 300 exemplaires vendus en moyenne pour un premier roman, vous pouvez espérer vous payer une belle boite de chocolat. Pas de quoi se nourrir à l'année.

Quel est mon objectif en tant qu'auteur ? De devenir riche et célébre ? Vivre de ma plume ? Non, d'apporter quelque chose par ce que j'écris, d'être lue, d'être lue, encore et encore d'être lue.

Mon roman n'existe pour l'instant qu'en version numérique, ce qui hélas, en France, réduit considérablement le nombre de lecteurs ; j'ai l'intention de faire éditer une version papier.

A part si j'avais la chance improbable d'être approchée par une maison d'édition avec un gros service de distribution, un Community Manager, un chargé de communication ou chargée de presse, ce qui permettrait de passer plus de temps à écrire qu'à promouvoir, je choisirai l'autoédition, sans honte et sans regrets.

samedi 6 septembre 2014

Portrait d'une famille qui lit


Dans le cadre du Ray's Day, je voulais écrire un petit quelque chose. Je n'ai pu que le commencer, et il était resté en attente dans mon ordinateur, le voici seulement maintenant.

C'est le portrait d'une famille qui lit, ce n'est pas un portrait à vocation sociologique ou politique, encore moins commercial ; je vous entends déjà : famille un peu trop riche et cultivée pour représenter la famille française moyenne. Ce sont des instants, des images qui voudraient être assez puissantes pour que certains se disent : nous aussi, nous étions, nous sommes, nous pourrions être, nous serons une famille qui lit.

Elle. Elle, vous la voyez dans la pénombre, qui tourne autour de la table d'une cuisine, elle, qui tourne avec un nourrisson porté en écharpe, elle tourne pour le bercer, une liseuse à la main. Elle lit, les yeux cernés, son fils contre elle, elle lit et sa journée d'éléveuse d'enfants se suspend pour un pur moment imaginaire.

Lui. Lui, vous l'apercevez dans l'ombre, ses cheveux couverts de poussière, sa nuque rougie, ses mains abimées tenant une tablette. Assis sur le sol de sa maison en chantier, à côté des restes du déjeuner qu'il vient de finir, il lit le chapitre d'un roman.

La petite fille. La petite fille et toute la beauté de son ravissement quand elle répète la dernière phrase de l'histoire : « quel tintamarre ! », savourant le mot comme elle exulte sur un tourniquet. La petite fille aux pleurs incoercibles qui ne se console que par cette proposition : Tu veux une histoire ? Oui, elle veut une histoire, puis une autre puis encore une autre. Oui dès qu'elle rencontre quelqu'un, on dirait que tout son charme est dirigé vers un seul but : se faire raconter des histoires. Beaucoup beaucoup d'histoires.

Elle, qui attrape quelques romans, pendant que la petite fille court dans les rayons et fanfaronne : « Je me cache, Maman ! » et la bibliothécaire qui la lui ramène, à elle, sa mère, un peu penaude, de laisser l'enfant s'amuser dans le labyrinthe de littérature.

Lui. Il lit avant de dormir. D'abord pour sa fille, avide de mots, de personnages, d'aventures ; puis pour sa femme, que sa voix apaise. C'est le lecteur d'histoires de la famille, un lecteur sérieux qui essaie d'améliorer sa prestation ; lui qui n'a jamais été un élève prépare ses lectures pour sa femme, trouve comment mieux lire une histoire enfantine à sa fille.

Elle, qui se souvient. Son père lui avait dit « Tu lis trop » et longtemps, elle s'était demandée, si c'était vraiment possible de lire trop.


Aujourd'hui, elle sait que non, que la vie pulse et que lire entraine la vie, qu'on peut vivre comme on lit, qu'on peut lire en vivant, vivre en lisant.   


mercredi 27 août 2014

C'est lors de la sieste alors j'écris ? Oui mais...

Oui mais... Ils ne font pas la sieste ! Ni l'un ni l'autre et je traîne alors deux petits irritables tout l'après-midi et aucun article écrit pour mon blog.
Oui mais... Exténuée, je fais la sieste aussi. Et toujours ce blog qui attend.
Ensuite, toutes les combinaisons sont permises, m'empêchant depuis quinze jours que ce blog est crée de rédiger le moindre article : un enfant qui ne dort pas ou qui se réveille au bout d'une demi-heure alors que je viens de m'installer devant l'ordinateur, un bébé qui ne veut siester que dans les bras maternels, un relais de sieste où quand l'un s'endort, l'autre se met à pleurer.

Je voudrais vous parler de mes lectures, de mes découvertes, de mes tentatives pour faire connaitre mon roman, mais je vais me contenter de ces quelques lignes pour être sûre d'avoir mis à jour ce blog!

mercredi 13 août 2014


Bienvenue sur mon petit espace virtuel ! Vous trouverez ici des nouvelles et textes courts à lire et à commenter, des informations sur mon premier roman publié, sur mes projets et mes réflexions.